5000 ans av. J.-C. : En décembre 1975 on découvrit,
dans la région de Ledu (province du Qinghai), une poterie qui date des derniers
jours du néolithique. Ce récipient porte un motif où l'on remarque un
personnage aux yeux mi-clos et au regard fixe, signes d'une profonde
méditation. Son ventre est convexe. C'est pour les spécialistes de toute
évidence une position de Qi Gong.
2000 av. J.-C. : Danse simulant les mouvements de
l'ours (Pas de Yu le Grand)
VI siècle av. J.-C. : Au temps des Royaumes
combattants. La première découverte de la doctrine du Qigong est une
inscription trouvée sur un morceau de jade datant de la période des royaumes
combattants (770-221 av. J.-C.). C'est un petit prisme à 12 facettes fait de
jade. Un total de 45 mots en anciens caractères chinois précisant la théorie du
"Qigong" est gravé sur les facettes de ce prisme.
Les 45 caractères |
IIIe siècle av. J.-C. : "Huang Di Nei Jing
Suwen" (Livre classique traitant de l'Interne), l'ouvrage raconte les
dialogues de l'Empereur Jaune (2696-2596 av. JC) avec ses médecins (dans ce
court passage nous présentons Qi Bai).
J'ai entendu dire que les hommes de jadis
Vivaient jusqu'à l'âge de cent ans,
Restant toujours actifs, ignorant la sénescence.
Vivaient jusqu'à l'âge de cent ans,
Restant toujours actifs, ignorant la sénescence.
Qi Bai
répondit : Les hommes de jadis étaient des sages qui obéissaient au Tao,
La loi universelle du Yin Yang, seule règle de vie possible.
Ils buvaient et mangeaient modérément,
Se couchaient et se levaient à des heures régulières,
Vivaient sans désordre et sans perturbations.
Ils avaient la notion des relations entre le corps et l'esprit,
Et remplissaient parfaitement la durée de vie
Qui leur était accordée :
On vivait alors jusqu'à cent ans.
La loi universelle du Yin Yang, seule règle de vie possible.
Ils buvaient et mangeaient modérément,
Se couchaient et se levaient à des heures régulières,
Vivaient sans désordre et sans perturbations.
Ils avaient la notion des relations entre le corps et l'esprit,
Et remplissaient parfaitement la durée de vie
Qui leur était accordée :
On vivait alors jusqu'à cent ans.
(LIVRE I - Vérité sur les anciens)
IIe
siècle av. J.-C. : La
deuxième grande découverte est celle d'un rouleau de soie découvert en 1973
dans la tombe n° 3 à Mawangdui à Changsha dans la province du Hunan. Il s'agit
de la tombe d'une Dame Tai et de ses fils, de la dynastie des Han (206 av. JC à
24 ap. J.-C.). Les exercices proposés remontent à une époque située entre la
dynastie des Qin et celle des Han. L'ensemble des dessins qui se compose de 44
postures est destinés aux hommes et aux femmes. Près de la moitié de ces
exercices est associée à la lutte contre les maux de dos. Une dizaine de
mouvements représentent des gestuelles comparables à celles des animaux.
Associée à chaque dessin on trouve une cartouche* qui décrit la signification
de la posture. C'est le premier Classique de Qigong "Dao Ying Xing Qi
Fa".
(*En
architecture, un cartouche est un ornement sculpté décorant la façade d'un
bâtiment, constitué d'un encadrement bordant une surface affichant l'année de
construction de l'édifice, son nom, une devise, une épitaphe, des armoiries ou
un motif ornemental.)
110-207 ap. J.-C. : Le Jeu des cinq animaux de Hua
Tuo, alias Yuan-hua (141-208 ap. J.-C.). Hua Tuo, originaire du district de Bo
dans l'actuelle province du An hui, fut un médecin éclectique, crédité de
prouesses chirurgicales. Il innova en introduisant la cure par les exercices
physiques. Il imagina une gymnastique qui copiait les postures animales
"Wu Qin Xi" (tigre, cerf, ours, singe, oiseau).
IIIe siècle au VIIe siècle : Les taoïstes prônent l'art de
prolonger la vie. Ils recommandent de "nourrir le corps " et de
"nourrir l'esprit". Ils pratiquent des techniques respiratoires et
les mouvements, Zhuangzi ou Chuang Tzu ou Zhuang Zhou (369-286 ou 350-265 B.C.).
Celui qui expire et aspire en soufflant fort et en soufflant faible, qui crache
l'air vicié et absorbe l'air frais "Tu gu na xin", qui se suspend
comme l'ours et s'étire comme l'oiseau, celui-là recherche la longévité. Tel
est l'idéal de ceux qui veulent nourrir leur corps en l'étendant et le
contractant. Peng zou (descendant d'un souverain légendaire, il aurait vécu 800
ans) en fournit le meilleur exemple.
Zhuang zi - Chap. 15
L'homme
naît d'une condensation du souffle. C'est le souffle qui en se condensant
produit la vie et le même souffle qui, en se dispersant, amène la mort.
C'est pourquoi il est dit : "il n'y a dans l'univers entier qu'un seul souffle et unique souffle, ainsi le sage vénère-t-il l'unité".
C'est pourquoi il est dit : "il n'y a dans l'univers entier qu'un seul souffle et unique souffle, ainsi le sage vénère-t-il l'unité".
Zhuang zi - Chap. 22
VI
siècle : On attribue
à Bodhidharma les textes "Yi jin jing" (Traité d'assouplissement des
muscles) et "Xi sui jing" (Traité du lavage de la moelle épinière).
581-
682 : Sun Si Miao,
dans son livre "Qian Jin Yao Fang" (Prescriptions valant mille onces
d'or), nous décrit au chapitre 27 le An Mo Dao Yin Fa, c'est-à-dire la méthode
du Dao Yin (Qi Gong) associée aux massages.
VIIe
siècle : Durant la
dynastie des Sui, "Zhu Bing Yuan Hou Zong Lun" (Traité sur les symptômes
et les origines des maladies). Ce Traité d'étiologie et de symptomatologie des
maladies est compilé en 610; il s'agit de la description de 260 styles de Qigong
pour traiter plus de 110 sortes de maladies.
Xe siècle : Création d'un Qi-Gong pour les arts
martiaux, le "Liu He Ba Fa Quan" (Mandarin), "Lok Hop Pa Fa
Chuan" (Cantonais) (Boxe de l'eau ou Boxe des six harmonies et huit
méthodes), première boxe interne créée par un taoïste du nom de Chen Po ou Chen
Tuan (871-989). Natif de la région de Anhui, celui-ci vivait sur le Mont Hua
(L'un des cinq monts sacrés pour les taoïstes).
Autour
de 1145 : Compilation
du Canon Taoïste; mouvements et pratiques de méditation pour la santé et la
guérison.
XIIe
siècle : Création du
deuxième Qi-Gong pour les arts martiaux, le "Xing Yi Quan" (Boxe de la
forme et de la pensée) qui donnera par la suite au début du XXe siècle le
"Yi Quan" (Boxe spontanée). Le général Yo Fei ou Yueh Fei (1103-1142)
serait son créateur
XIIIe
siècle : Création du
troisième Qi-Gong pour les arts martiaux, le "Taiji quan" (Boxe
ultime) ou (Boxe du faîte suprême), son créateur légendaire est le Taoïste
Zhang Sanfeng.
1250 : Description de "Ba Duan Jin"
(huit groupes d'exercices ou Huit façons de tisser le brocard) qui apparaît
pour la première fois dans l'ouvrage Xiuzhen shishu. Leur.provenance nous est
indiquée dans une introduction écrite par Zeng Zao, auteur d'une encyclopédie
sur l'alchimie intérieure. "Les huit exercices de Zhongli quan (un des
huit immortels) furent, dit-il, gravés sur un mur de pierre de la main du
maître Lü Dongbin (un des huit immortels); c'est ainsi qu'ils furent transmis
au monde". Une autre source attribue cette composition au général Yo Fei
ou Yueh Fei (1103-1142).
XVIII siècle : En France, l'histoire du Qi-Gong
comme présenta le "Cong-Fou des Bonzes de Tao-Ssè" à la cour de
Louis XV. "Il souhaitait présenter
cette pratique aux médecins et physiciens de l'Europe pour soulager et soigner
quelques affections comme cela se faisait en Chine".
nce avec le jésuite Joseph-Marie Amyot (1718-1793), qui avait été vicaire à Pékin, et Il rédigea un mémoire à ce sujet et réalisa des illustrations qui sont connues dans le monde entier.
nce avec le jésuite Joseph-Marie Amyot (1718-1793), qui avait été vicaire à Pékin, et Il rédigea un mémoire à ce sujet et réalisa des illustrations qui sont connues dans le monde entier.
Moines
pratiquant le Cong Fou, illustration récupérée à la Biblio. Nationale
Fin du XVIIIe siècle : Création du quatrième Qi-Gong
pour les arts martiaux, le "Bagua Zhang" (Boxe des huit trigrammes),
son créateur est Dong Hai quan.
1900 : Politiques changeantes : illégalité au
début du siècle car promotion de la technologie occidentale, le tout renforcé
par la pudibonderie chinoise de l'époque qui est elle même confortée par le
puritanisme anglo-saxon de l'ère victorienne.
1915 : Les titres de deux ouvrages publiés respectivement en 1915
et en 1929 utilisent le terme de Qi-Gong pour désigner la force issue du
travail sur le "qi" et son utilisation martiale. L'emploi
thérapeutique du terme vient d'un certain Dong Hao qui publie en 1936 à
Hangzhou un ouvrage intitulé "Thérapeutique spécifique pour la tuberculose
: le Qi-Gong".
1929 : Le gouvernement nationaliste interdit non
seulement l'exercice de l'acupuncture mais condamne toutes les pratiques
traditionnelles.
1949 : République Populaire de Chine : le Qi-Gong et les
autres techniques traditionnelles de santé symbolisant le passé dont il faut
faire table rase sont officiellement proscrites.
1953 : Changement radical de la politique,
fondation de l'Institut de Recherche sur le Qi-Gong de Shanghai.
Certains aspects du zhan zhuang sont introduits et prennent de nouveau leur place dans les Hôpitaux.
Certains aspects du zhan zhuang sont introduits et prennent de nouveau leur place dans les Hôpitaux.
1954 : Premier hôpital sanatorium de Qi-Gong à
Tangshan, province de Hebei; Wang Xiangzhai (Wang Hsiang Chai de son vrai nom
Wang Yushen) (1890 1963) aussi connu sous le nom de Nibao, Zhenghe ou Yuseng
(moine de l'univers) qui était l'un des élèves les plus brillant de Guo Yunshen
(Kuo Yun Shen), anime dans cet hôpital la pratique du qigong. Wang Xiangzhai
compose à la même époque une synthèse en 24 postures du zhan zhuang.
Wang
Xiangzhai
1955 : Le Président Mao-Ze-dong lance un appel
en faveur de l'union des 2 médecines (la médecine traditionnelle chinoise et la
médecine occidentale), la Chine devenant trop dépendante financièrement de
l'occident. En décembre le ministère chinois de la santé reconnaît
officiellement l'intérêt thérapeutique du Qi-Gong et encourage sa pratique.
1956 : Diffusion du zhan zhuang dans les hôpitaux
chinois.
1957 : L'Union Soviétique utilise le Qi-Gong
sous son aspect thérapeutique et militaire.
1958 : Wang Xiangzhai enseigne à l'Institut de
Recherche en Médecine Chinoise de Beijing.
1959 : Beidaihe, province de Hebei, conférence
nationale sur le Qi-Gong sous les auspices du Ministère de la Santé Publique.
1961 : L'Institut de Médecine Traditionnelle
Chinoise nomme Wang Xiang Zhai conseiller. Largement répandu dans toute la
Chine, le zhan zhuang est classé par le Ministère de la Santé Publique parmi
les exercices à généraliser.
1965-1975 : Révolution culturelle en Chine ;
le Qi-Gong est de nouveau officiellement proscrit.
Après 1975 : Le Qi-Gong redevient accessible
au public et il est souhaité que la médecine traditionnelle chinoise, la
médecine occidentale et le Qi-Gong se complètent mutuellement.
1979 : Beijing, premier séminaire national de
recherche scientifique sur le Qi-Gong et Fondation de l'Institut National de
Qigong.
1980 : Des chirurgies sont pratiquées sous
anesthésie par le Qi-Gong. La recherche scientifique est encouragée.
1981 : Fondation de la Société Nationale de
Recherche sur le Qi-Gong par l'Association de Médecine Traditionnelle de Chine.
1982 : Divers hôpitaux intègrent le Qi-Gong dans
leur arsenal thérapeutique.
Début 1980 : Le Qi-Gong apparaît aux USA,
traduction des premiers livres en anglais.
1985 : L'Association de la Science du Qi-Gong
Chinois est approuvée par le gouvernement.
Chinois
pratiquant le Qi-Gong
1986 : Parution de rapports de recherche.
1986 : Premier stage prévu en France avec un
expert chinois de Qi-Gong, le stage sera finalement reporté à l'année suivante,
la demande de visa n'ayant pas été acceptée. Les membres de l'association
Bretonne qui avaient programmé ce stage doivent attendre 1987 pour rencontrer
Li Xiao Ming devenu depuis Vice Président de l'Organisation Mondiale de Qi-Gong.
Li Xiao Ming est un élève de Wang Xiang Zhai.
1987 : Le premier livre grand public qui traite
du sujet est l'ouvrage de Joséphine Zoller "Qigong". Le manuscrit est
traduit de l'édition allemande qui date de 1984. L'ouvrage fait suite à celui
de HUARD Pierre et WONG Ming, "Soins et techniques du corps en Chine au
Japon et en Inde", (Paris éditions Berg, 1971) et celui entre autre de
Annick Frontin et Marie-Claude Hucherard "Eliminez vos douleurs en
libérant l'énergie qui est en vous - Grâce à la méthode chinoise simple et
efficace",( éditions Balland 1981). Dans ce livre le Qi-Gong n'est pas
encore identifié comme tel.Dans l'introduction nous trouvons ces mots:
"Certes en 1974, le Tai Qi
Quan était empreint d'un idéal politico-philosophique, le Qi Gong était encore
caché aux étrangers, mais le Lian Gong Shi Ba Fa lui par contre était utilisé
en gymnastique de prévention et en rééducation fonctionnelle." Les auteurs ne savaient pas que ce Lian Gong
(18 mouvements d’exercices physiques) est un Qi-Gong à part entière.
1987 : Le mot « Qi-Gong » commence à être connu
en France, précédemment on utilisait le terme "Dao Yin" dans les
milieux informés.
1988 : Une organisation en charge de la
recherche scientifique en Chine, l'Association Chinoise de la Science et de la
Technologie, se prononce en faveur du Qi-Gong. Le gouvernement chinois soutient
à partir de ce moment des conférences internationales. Lors de la première
conférence mondiale à Beijing (Pékin), pour l'échange académique sur le Qi-Gong
médical, on compte la participation de 26 pays et de 450 délégués. La réunion
est supportée par la Chine, l'Italie, les Etats-Unis, la France, le Japon et
l'Australie.
1992 : Le mouvement Falun gong (travail sur la
roue du Dharma) est fondé par Li Hongzhi. Le Falun gong revendique une
recherche d'équilibre basé sur la combinaison de techniques respiratoires (Qi-Gong)
et de valeurs chinoises traditionnelles. On promeut les concepts de sincérité
(zhen), de bienveillance (shan) et de tolérance (ren). Le gouvernement
encourage ce mouvement considérant que c'est une bonne méthode pour entretenir
la bonne santé du corps et de l'esprit.
27 Avril 1999 : le mouvement Falun Gong organise
un grand rassemblement devant le siège du Parti Communiste chinois; en juillet
1999, le Falun gong est déclaré culte illégal et devient une secte au regard du
pouvoir.
2002 : On compte en France plus de cent cinquante
titres de livres sur le Qi-Gong. Cela va des ouvrages très sérieux tels que
"Procédés secrets du Joyau magique - Traité d'alchimie Taoïste du XIe
siècle" présentation et traduction du chinois par Farzeen
Baldrian-Hussein, édition les Deux Océans, Paris 1984, et "La quête de
l'immortalité en Chine - Alchimie et paysage intérieur sous les Song" de
Muriel Baryosher-Chemouny aux éditions Dervy - paris 1996, à tout un ensemble
de livres dont il vaut mieux par politesse taire le nom. Il est aujourd'hui de notoriété publique
que Deng Xiaoping lui-même a fait appel à un maître de Qi Gong, le célèbre An
Xin, pour être soigné d'une maladie chronique.
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